Christian Kühner
L’amitié dans la noblesse française aux 16e et 17e siècles (L'exemple de la famille Bourbon-Condé)
Né en 1979 à Baden-Baden
Formation
1998 baccalauréat
1998-1999 service civil (en tant qu’objecteur de conscience)
1999-2006 études d’histoire, de philologie romane et de politologie à Fribourg-en-Brisgau et à Paris IV (Sorbonne)
2003 Licence d’histoire (Paris IV)
2006 Examen d’Etat
2006 Maîtrise (Magister Artium)
depuis 2006 doctorant (sous le régime de cotutelle franco-allemande) à l’université de Fribourg-en-Brisgau et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (E.H.E.S.S.)
Bourses
1999-2006 bourse de la Studienstiftung des deutschen Volkes (Fondation des études du peuple allemand)
2002-2003 bourse du DAAD (Deutscher Akademischer Austauschdienst – Office allemand d’échanges universitaires) pour des études en France
depuis 2006 bourse de doctorant de la DFG (Deutsche Forschungsgemeinschaft – Fondation allemande de la recherche) dans le cadre du Graduiertenkolleg « Amis, protecteurs, fidèles »
depuis 2007 membre dans le programme de doctorants de la Studienstiftung des deutschen Volkes
depuis 2007 bourse supplémentaire pour les projets de thèse en cotutelle de l’Université franco-allemande
Affiliations
Société internationale d’histoire culturelle (membre fondateur)
Western Society for French History
Publications
Articles dans des œuvres collectives
“Mapping the Grand Condé’s Networks”, in: Marko Lamberg/Marko Hakanen/Ulla Koskinen (Hg.), Mapping Early Modern Spaces (en préparation).
„Der Grand Condé als europaweit tätiger Akteur“, in: Hillard von Thiessen/Christian Windler (Hg.), Aussenbeziehungen in akteurszentrierter
Perspektive: Verflechtung – Gender – Interkulturalität, prévu Cologne/Weimar/Vienne 2009 (en préparation).
Publications en ligne
„Freundschaft im französischen Adel im 17. Jahrhundert“, in: www.perspectivia.net (en préparation).
Articles d’encyclopédie
Article „Prinzgemahl“, in: Enzyklopädie der Neuzeit, tome 10 (en préparation).
Comptes rendus de colloques
Konzepte der Freundschaft. 27.06.2008-28.06.2008, Feldberg-Altglashütten. In: H-Soz-u-Kult, 05.09.2008, <http://hsozkult.geschichte.hu-berlin.de/tagungsberichte/id=2245>.
Comptes rendus
Ariane Boltanski, Les Ducs de Nevers et l'Etat royal. Genèse d'un compromis (ca 1550 - ca 1600), Genève 2006, in: sehepunkte 7 (2007), Nr. 9 [15.09.2007], URL: http://www.sehepunkte.de/2007/09/13298.html
Klaus Oschema (éd.), Freundschaft oder „amitié“? Ein politisch-soziales Konzept der Vormoderne im zwischensprachlichen Vergleich, Berlin 2007 (Zeitschrift für Historische Forschung, Beiheft 40), in: FRANCIA-RECENSIO (en préparation).
Sharon Kettering, Power and reputation at the court of Louis XIII. The career of Charles d’Albert, duc de Luynes (1578-1621), Manchester/New York 2008, in: Zeitschrift für Historische Forschung (en préparation).
Contributions à des colloques dont le texte n’a pas été publié
« Konzeptionen und soziale Praxis von Freundschaft im frühneuzeitlichen Frankreich », conférence dans le cadre du Kulturgeschichtetag, Johannes Kepler Universität Linz, septembre 2007.
“Friendship in the Early Modern French Nobility”, European Social Science History Conference, Lisbonne, mars 2008.
„New Perspectives on Early Modern Aristocratic Friendship: A Cultural History Approach“, Inaugural conference of the International Society for Cultural History, Gand, août 2008.
“’Je suis à vous de tout mon cœur’: An Inquiry into Aristocratic Friendship in the Grand Siècle”, Western Society for French History, Thirty-sixth Annual Meeting, Québec, novembre 2008.
Conférences
„Freundschaft im französischen Adel im 16. und 17. Jahrhundert“, atelier conjoint des chaires d’histoire moderne des universités de Fribourg-en-Brisgau et de Berne, Fribourg-en-Brisgau, décembre 2006.
„L’amitié dans la noblesse française aux 16e et 17e siècles“, atelier des doctorants de l’UMR „Sociologie, histoire, anthropologie des dynamiques culturelles (SHADYC)“ à l’E.H.E.S.S., Marseille, avril 2007.
„Freundschaft im französischen Adel im 16. und 17. Jahrhundert am Beispiel des Umkreises der Familie Bourbon-Condé“, séminaire „Aktuelle Forschungskontroversen und Methodendiskussionen zur Geschichte der Frühen Neuzeit“ à l’université de Gießen, mai 2007.
„Freundschaft im französischen Adel im 16. und 17. Jahrhundert am Beispiel des Umkreises der Familie Condé“, atelier du collège des gradués Graduiertenkollegs „Freunde, Gönner, Getreue“ à l’université de Fribourg-en-Brisgau, juillet 2007.
„Freundschaft im französischen Adel im 16. und 17. Jahrhundert“, atelier du collège des doctorants „Geschichte und Erzählen“ à l’université de Fribourg-en-Brisgau, juillet 2007.
„Öffentlichkeit, Privatheit und Emotionalität in der höfischen Gesellschaft“, séminaire „Öffentlichkeit und Privatheit“ du collège des gradués „Freunde, Gönner, Getreue“, Wiesneck, octobre 2007.
“Mapping the Networks of Louis de Bourbon, Prince de Condé (1621-1686)”, 2. „Internationales Milestone-Colloquium“ de l’Académie internationale des gradués de l’université de Fribourg-en-Brisgau, St. Ulrich, novembre 2007.
„Les rituels de l’amitié nobiliaire en France au XVIIe siècle”, séminaire de professeur Christine Lebeau, Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), février 2008.
„Rituels et gestes de l’amitié nobiliaire en France au XVIIe siècle”, Centre Marc Bloch, Berlin, juin 2008.
Sujet de thèse: L'amitié dans la noblesse française aux 16e et 17e siècles (L'exemple de la famille Bourbon-Condé)
Directeur: Prof. Dr. Ronald G. Asch
Moniteur: Prof. Dr. Wolfgang Essbach
Le projet de thèse examine l’amitié dans la noblesse française du 16e et 17e siècle en s’appuyant sur trois questions principales : Comment les nobles conceptualisaient-ils l’amitié ? Quelles étaient les fonctions de l’amitié pour les nobles ? Dans quelles pratiques l’amitié s’exprimait-elle ?
Les représentations, les fonctions et les pratiques seront donc examinées, et aussi les interactions entre ces trois dimensions. En conséquence, l’approche méthodologique combine l’histoire intellectuelle, l’histoire sociale et l’histoire culturelle.
Sous le premier aspect, les significations de la notion d’amitié dans le discours de l’époque prise en considération seront examinées. En ce qui concerne cette notion, on peut supposer que le terme d’amitié peut désigner une multitude de relations sociales qui, certes, se ressemblent, mais qui ne peuvent pas constituer la base d’un type idéal de l’amitié « par excellence » dans la noblesse de l’époque moderne.
L’analyse du concept même de l’amitié conduit à l’analyse du vocabulaire de l’amitié. Dans ce domaine, un but de la recherche seront des topoi de l’amitié qui pourront aussi éclaircir des sources au-delà de celles qui seront analysées ici. Pendant cette analyse, il faudra prendre en considération l’influence du vocabulaire précieux au 17e siècle, où la pratique d’atténuer le vocabulaire affectif est une marque de distinction sociale. La relation entre l’amitié et d’autres discours importants de la pensée aristocratique – notamment le rang et l’honneur – sera aussi examinée.
Le second aspect de l’approche méthodologique examinera les fonctions économiques, politiques et militaires de l’amitié. Les réseaux d’amis ne peuvent pas être séparés des réseaux de patrons et de clients, parce beaucoup de relations qui portent le nom d’amitié sont des relations entre un patron et un client en ce qui concerne le niveau des fonctions. Dans ces réseaux, les biens, l’argent, le pouvoir et la protection armée jouent le rôle de ressources dans les relations d’échange. Ces réseaux sont les voies par lesquelles on attribue des postes publics et par lesquelles on donne des crédits. On peut aussi s’en servir pour former de grandes forces armées – serait-ce pour servir le roi ou pour se révolter contre lui – en faisant appel aux amis des amis dans une procédure qui se déroule en cascade.
Le troisième aspect s’occupera des rituels, des gestes et des symboles de l’amitié. Des pratiques ritualisées sont par exemple l’acte de se lier solennellement d’amitié avec quelqu’un – ce qu’on fait quelquefois même en présence de témoins et en prêtant serment – ou la rupture formelle de l’amitié. L’amitié se manifeste aussi sous la forme d’une multitude de gestes telles les accolades, les lettres et les cadeaux. Ces derniers peuvent devenir des symboles d’amitié – ce qui n’exclut pas qu’ils sont aussi des ressources d’échange à cause de leur valeur matérielle.
La maison de Condé est l’exemple qui sert á essayer l’approche susnommée. Comme c’est une des familles nobles les plus importantes, on peut supposer que sa manière de cultiver l’amitié est semblable à celle des autres familles de la haute noblesse ; en outre, on peut supposer que l’ensemble de la haute noblesse sert de modèle pour la petite noblesse en ce qui concerne le domaine de l’amitié.
Les Condé jouent un rôle de premier plan dans les guerres de religion aussi bien que dans la Fronde ; néanmoins, ils arrivent à s’intégrer sous Louis XIV dans la monarchie « absolue ».
L’archive des Condé – qui est aujourd’hui propriété nationale – possède un nombre considérable de correspondances tant actives que passives. En outre, des mémoires et des autobiographies de nobles seront examinées comme sources supplémentaires ; ces textes circulaient parmi les nobles et on peut supposer qu’ils contribuaient à former les images que les nobles avaient d’eux-mêmes ainsi que la manière de laquelle ils conceptualisaient l’amitié.